Depuis le fauteuil qui soutient le corps fatigué de ses 91 printemps, Franck Horvat découvre l’ccrochage La traversée de Paris, une exposition qui lui rend hommage à l’Espace Musées jusqu’au 30 Avril 2020. « Vous dites que j’aime cette ville, mais il m’arrive aussi de la détester » s’amuse-t-il.
C’est pourtant bien Paris, sa ville d’adoption depuis la fin des années 50, qui inspira la plus grande partie de son œuvre.
Très largement influencé par Cartier-Bresson qu’il rencontre en 1950, il débute sa carrière dans le photojournalisme. Le succès ne se fait pas attendre puisque, de retour d’un périple de deux ans en Inde, il est sélectionné, dès 1955 par Edward Steichen pour participer à l’exposition The Family of an Man au MOMA.
Son regard bienveillant s’attache aux habitants, à la foule, aux individus dans l’esprit de la photographie humaniste de l’époque, illustrée par Robert Doisneau et Willy Ronis.
À partir de 1957, il applique son expérience de reporter à la photographie de mode, avec un style plus réaliste et moins guindé que celui des magazines de l’époque. Ses publications dans ELLE, Vogue et Harper’s Bazaar, en Europe comme aux États-Unis, influenceront durablement le genre.
Il fait descendre ses modèles dans la rue, les montre dans un café, les installe dans un autobus, les surprend aux Halles, les représente au champ de courses ou dans un stade de sport parmi les spectateurs, associant vie quotidienne et pose étudiée.
Organisée en quatre parties, l’exposition s’attache à raconter le Paris d’Horvat : Paris la ville et les gens, Pais by night, Paris la mode et Paris les célébrités. Une cinquantaine de retirages et une vingtaine de parutions, scénogaphiés autour d’un grand format du fameux Chapeau de Givenchy.
On y croise avec nostalgie un agent de police qui semble improviser un pas de danse place de l’Opéra, une mannequin sublimement sophistiquée au « Chien qui fume », l’ombre de Coco Chanel guettant en coulisses le bon déroulement de son défilé, ou encore les dernières retouches d’un costumier sur les danseuses des Folies Bergères, tous immortalisés avec la même tendresse par ce maître du noir et blanc.
L’exposition, en accès gratuit, est accessible aux voyageurs en partance pour de longs courriers à Roissy CDG, dans un espace original de 250m² crée par Paris Aéroport avec la complicité de l’agence Artcurial Culture.
Du 1 er novembre 2019 au 30 avril 2020
Exposition accessible à l’ensemble des voyageurs munis d’une carte d’embarquement
du Terminal 2 E, hall M.
Entrée gratuite.